Conférence hybride conjointe de Feminist Africa et l’International Feminist Journal of Politics
Maputo, Mozambique et en ligne, 25-28 juillet 2024
Note conceptuelle et appel à communications
Le monde est au cœur d’une révolution technologique caractérisée par le rapide développement des technologies numériques et de l’Intelligence artificielle (IA). Comme toute révolution, celle-ci est pleine de contradictions : d’une part, elle promet de nouvelles libertés et opportunités mais, d’autre part, elle engendre des perturbations terrifiantes et des innovations déconcertantes. Les intérêts puissants qui attisent ces perturbations sont ancrés dans des logiques patriarcales, capitalistes et impériales.
Bien que la fracture numérique soit un obstacle majeur pour les femmes et les personnes marginalisées dans des contextes de ressources limitées, il ne s’agit pas uniquement d’un problème d’accès. Les questions de violence et de harcèlement en ligne, de surveillance numérique et de nouvelles formes de travail informel ont été exacerbés dans ces logiques oppressives, marquées par des inégalités de classe, de race, de genre et de génération qui s’entrecroisent, ainsi que par des clivages entre zones rurales et urbaines. Les partisans de l’IA, notamment de l’apprentissage automatique, promettent que celle-ci renforcera la capacité humaine à créer des mondes meilleurs, mais ils ne tiennent pas compte du fait que les inégalités existantes sont souvent intégrées dans ces nouvelles technologies.
Alors que les avancées technologiques prennent le pas sur les projets de justice sociale, nous estimons qu’il est urgent de s’interroger sur le phénomène de la numérisation et de l’IA du point de vue du continent africain, de ses diasporas, et au-delà. Nous proposons une conférence organisée conjointement par Feminist Africa et l’International Feminist Journal of Politics. Nous tentons de comprendre la dynamique impériale, néocoloniale et patriarcale de la numérisation et de l’IA qui se manifestent dans les espaces structurés par les activités des entreprises numériques transnationales. En nous réunissant au Mozambique, nous mettons en lumière l’Afrique et ses diasporas comme zones de créativité et de résistance face à des histoires et des structures coloniales de domination diverses, dans des configurations géopolitiques de pouvoir en pleine évolution.
Dans une perspective féministe, décoloniale et panafricaine de développement centré sur l’Afrique, nous nous intéressons à l’examen des menaces et des opportunités que la numérisation et l’IA apportent aux femmes et aux personnes marginalisées par les divisions de classe, la fracture rurale/urbaine, la sexualité, la race et d’autres dimensions des inégalités, en Afrique, dans ses diasporas et à l’échelle mondiale. Tout en privilégiant les contributions du continent africain et de ses diasporas, nous sommes ouvertes aux contributions féministes qui, ailleurs dans le monde, abordent la dynamique de la numérisation et de l’IA.
Nous reconnaissons qu’à travers le monde, des structures multiples d’inégalité modèlent les politiques, les économies et les sociétés en fonction du contexte ; en mettant l’accent sur la dynamique des technologies numériques et de l’IA, dans divers contextes, nous prenons en compte cette complexité en décentrant l’État-nation et en facilitant des conversations transnationales, transrégionales et transdisciplinaires. Dans le même temps, notre concentrons notre attention sur les implications de la construction d’avenirs féministes qui transcendent le capitalisme, le patriarcat et l’impérialisme, à savoir des avenirs féministes qui permettent de lutter contre la violence de l’injustice tout en favorisant l’épanouissement humain.
Nous sollicitons des propositions de communications sur trois grands thèmes exposés plus en détail, dans la note conceptuelle complète et l’appel à communications: a) gouvernance et démocratie ; b) travail ; et c) production de connaissances.
Lisez la note conceptuelle complète et l’appel à communications ici.